María Bolaños
Il n’y a sûrement pas beaucoup de pays dans lesquels on puisse apprécier un écart si profond qu’en Espagne entre le succès des musées, d’une part, et la recherche sur leur histoire, de l’autre. Tous ceux qui voudraient bien s’intéresser à notre présent seraient étonnés d’assister d’un côté à l’inépuisable « marée de musées » qui a déferlé sur nos villes, et de l’autre, un grand désert quant à la réflexion intellectuelle et critique, accompagné d’une extrême « résistance à la théorie », ainsi que d’un manque de approfondissements dans tout ce qui se rapporte aux périodes de fondation des musées publics, mais aussi aux grandes étapes du vingtième siècle : c’est bien sûr le cas pour les quatre longues décennies de la dictature.